• Passablement

     

    Prétendez que l’aveugle qui sourit à l’ouïe
    Des plaintes du nourrisson, s’égaie autrement
    Que de la joliesse de l’écho portée à lui
    Insouciant par le vent dans son flottement

    Quand dans les mémoires de l’oubli il dessine
    D’une encre grisée dans sa niche cognitive
    La seule pensée qui à jamais le décime :
    Puiser dans les yeux d’Helle une étreinte chétive

    Le souvenir d’un instant trop souvent chéri
    Qui jamais ne sera mais que l’espoir nourri
    Au faîte des journées lorsque le vent susurre
    Au creux de son oreille comme un lémure

    Qui regarde la Mort narguer avec dédain
    Les ombres fêlées trop tôt tombés en déclin
    Dont le passage ici-bas n’enchanta guère
    Que sa propre personne et son âme austère.

     

     


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  • Demain Sera Demain

    Comme luit la lune dans le ciel noire je te vois.
    Je te vois comme le soleil voit le jour
    Comme le ciel voit la mer
    Comme la mort voit l’homme.

    Que dis-tu ? Que le ciel est bleu ?
    Non. Il est pourpre et or comme hier
    Comme hier d’avant et les hier-passés
    Comme il sera demain, tous les demains.

    Chantes oui chantes, je t’entends.
    Comme la Carpe entends le ruissellement de l’eau
    Comme le marin entends le sifflement du vent
    Comme le mort entends les sanglots de la terre.

    Dis-moi encore de quel couleur est ton ciel.
    Pourpre et or ?
    Non. Il est rouge et pastel comme hier
    Comme les hier-passés et tous les demains.

    O Tristesse ! Tristesse ! Tristesse !
    Comme elle me peine, l’impuissance.
    Comme la déchéance.
    Comme la mort. Comme la mort.

    Bof… je m’y fais.
    Plus me plait ici que là-haut
    Plus me plait l’odeur caramel
    Plus me plait la mort fétide. Plus me plait.

    Dis-moi donc la teinture de ton ciel
    Rouge es pastel ?
    Non. Elle est terne et insipide comme le vent.
    Comme le vent ;
    La vie est toute vent, la mort toute certitude.


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  • Chatouneimage from the net

    D’un désir ardent, porter un amour constant ;
    Mon cœur à toi dévoué, avec le temps jouaillant
    Cueille un sourire sur tes lèvres éternelles
    Où coule le nectar des amours immortelles.

    Il est ici-bas et dans l’au-delà fini
    Au transport de caresses, élixirs infinis ;
    Quand ta veloutée bien délicate déborde,
    Le confort si délicieux que ton sein accorde.

    La caresse de ton regard, comme une lueur
    Quand ma face, frôle frêle et avec douceur
    Fier de bonheur et de quelques malheurs, m’épargne.

    Voici qu’un temps obscur et perverti t’éloigne.
    O mon amour, reste ! Reste douce compagne
    Il est dans tes yeux l’éclat de mon bonheur.

     


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  • Saint Gabriel

    image source

    Il y a en ce millénaire nouveau
    De galants hommes au col de manteau
    Dans l’ensemble plus garni en étoffe
    Que l’entier d’un turban et d’une coiffe.

    Ils pullulent partout les belles rues
    De leur grâce ingrate portée aux nues
    Par la verve pétulante et constante
    De leur aura éloquente et troublante.

    Ils sont suivants d’une souche déchue,
    En grand regret de quelque dot perdue
    Sur les frêles hommes des ans présents ;
    Et du mépris croissant des cœurs pesants.

    Ils cachent leur être sous des noms saints ;
    Montrent au jour leur air de paladins :
    Ils changent ainsi qu’un caméléon
    Sur les terres abruptes du péon.

    Voyez-les de leur art le faîte toucher,
    La pompe toute inattaquable, fignoler
    Quelques vétilleuses harangues prolixes
    Au plaisir de l’ouïe de quelques suffixes .

    Ils bercent en à-peut-prêt ces paroles
    Ces merlans englobés dans des corolles :
    « Mes amis… » - est ainsi toujours nommée
    Ce public assemblé sous une ondée.

    Pourtant il ne saurait dire le nom
    D’un auditeur, encor moins le prénom.
    « J’ai sans cesse et… » et cela vas sans dire
    Que en dedans de lui il nargue un rire

    Qui ci surpris de sa saute l’avise
    De la fourbe fourberie de sa guise.
    « J’ai sans cesse et cela en permanence,
    De votre âme remarqué la constance.

    Elle a de mes aïeuls souffert la trahison
    Quand vous mettant à leur diapason
    Et que toutes vos craintes nonobstant,
    Vous crûtes les serments et le talent.

    Je saurai donner tort au jugement
    Cher porté en vos cœurs en ce moment :
    C’est sur le marché qu’un bien fait son prix
    Au tact de l’offreur et de qui là pris. »

    En voila une parole bien suave !
    Qui aux lèvres de ce galant, esclave
    L’auditoire content enfin d’avoir
    Qui dira à la souffrance au revoir.

    (.....)

     

    LMP

    bonasse


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